Daniele Buetti

*17.11.1955 Freiburg FR

Heimatort(e)
Muralto TI
Zürich ZH
Tätigkeit(en)
Künstler
Bildgattung(en)
Kunst mit Fotografie
Arbeitsorte
Berlin DEU, 1983 – 1994
Scuol-Nairs GR, 1992
Schöppingen DEU, 1992 – 1993
Paris FRA, 1993
New York USA, 1994 – 1995

Biografie

Daniele Buetti est un artiste suisse de renommée internationale qui utilise divers médiums, dont la photographie, la vidéo, le dessin, la sculpture et l’installation. De 1979 à 1983, il est formé à la photographie à l'Ecole des arts appliqués de Zurich (Schule für Gestaltung Zürich), puis il s'installe à Berlin dès octobre 1983 jusqu'en 1994. Il y suit les cours de l'Université des arts (Universität der Künste) de 1984 à 1988.
Daniele Buetti débute son travail artistique en 1989. De 1991 à 1992, il reçoit une bourse dans le cadre du Programme International du Künstlerhaus Bethanien. Boursier de la Fondation Künstlerdorf Schöppingen de Rhénanine-du-Nord-Westphalie, il fréquente la résidence d'artistes de Schöppingen pendant neuf mois, de 1992 à 1993. Pendant l'été 1992, il participe à l'atelier d'été de la fondation zurichoise Binz 39, au Centre d'art contemporain NAIRS de Scuol, dans les Grisons. Une bourse de la Cité internationale des Arts de Paris lui permet de travailler à Paris au début de l'année 1993. Grâce à une bourse du Sénat des affaires culturelles de Berlin (Stipendium des Senats für kulturelle Angelegenheiten), il réside à Berlin jusqu'en 1994.
Dès l'été 1994 et jusqu'en 1995, grâce à une bourse, Buetti réside à New York, dans l'atelier de la ville de Zurich. Après avoir voyagé sur le continent américain, il rentre à Zurich en 1996. Il est alors résident-boursier aux ateliers Binz 39 à Zurich jusqu'en 1997. Buetti enseigne occasionnellement à la Haute école des arts appliqués de Zurich (Hochschule für Gestaltung Zürich) de 1996 à 2001 et également à l'Université des beaux-arts de Stuttgart (Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart) de 1997 à 1999.
En 2004, Daniele Buetti est nommé professeur à l’Académie d’art de la Haute école des beaux-arts de Münster (Kunstakademie, Hochschule für Bildende Künste), où il enseigne la photographie. Il partage son temps entre Zurich, où se trouve son atelier principal, Münster, où il a aussi un atelier et Berlin, où il partage à présent un atelier avec son assistant, l'artiste Wolfgang Flad.

La démarche de Daniele Buetti se caractérise par une approche critique de la société actuelle, de ses désirs et de ses souffrances, sans jamais adopter de jugement moral. Son travail ne privilégie aucun médium, même si la photographie, la vidéo et l'installation sont les plus répandus. La technique employée est fonction du concept global de l'œuvre.
Au début de sa carrière, Buetti s’intéresse au rapport entre l’art et le marché et réalise, entre 1989 et jusqu’en 1993, un ensemble de projets – installations, actions ou vidéos – autour d’un motif en forme de «V» qu’il a élaboré et intitulé «Flügelkreuz» («croix ailée»). Héritier de Marcel Duchamp et de ses ready-mades, Buetti conçoit l'artiste comme un entrepreneur et questionne la fonction et la valeur de l'art.
Son voyage à New York en 1994 marque une nouvelle orientation dans son travail. Dans la rue, il «tatoue» des noms de grandes marques internationales sur la peau des passants à l’aide d’un simple stylo à bille pour la somme d'un dollar. Cette action est développée dès 1995 au sein de deux séries qui l'ont fait connaître: «Good Fellows», puis «Looking for Love» qu'il réalise jusqu'à la fin des années 1990. Il y traite de l'impact des médias, des marques de lifestyle, des stéréotypes de beauté, et des top models en tant que nouvelles icônes contemporaines. Buetti intervient au stylo au revers de clichés de mode trouvés dans les magazines, puis les photographie et les recadre. Il en résulte des portraits de top models portant sur leur peau lisse des sortes de scarifications de marques branchées ou de luxe («Good Fellows»), ou qui paraissent atteintes de tumeurs cutanées («Looking for Love»). L'apparente simplicité et la banalité de la technique participent de sa volonté de produire beaucoup d'effet avec peu de moyens. Les deux séries sont souvent mises en scène sous forme de parois de posters («Pinwand») où de nombreux tirages de formats divers sont accrochés de manière apparemment désinvolte comme dans les chambres des adolescents.
En 1998, Buetti développe sa réflexion autour des mécanismes de séduction et réalise une série d'images lumineuses, puis de caissons lumineux de style néo-pop (série «Dreams Result in More Dreams »). Ces «lightboxes» sont composés d'un portrait de mode issu de magazines, percé de multiples petits trous colorés qui forment une courte phrase, souvent des questions de type existentiel ou moral. Le texte contraste ainsi fortement avec la beauté figée des top models et l'effet sophistiqué provoqué par l'ensemble lumineux. Les œuvres peuvent être aussi exposées au sein d'installations à l'aspect bricolé dans lesquelles des vidéos sont parfois également incluses.
Dès les premières années 2000, Buetti réalise des installations aux techniques mixtes qui prennent souvent la forme de véritables environnements traitant de la condition humaine («Auf allen Knien», 2003; «Le Grand Rhume», 2004; «Smells like the End of Revolution», 2005; «The Long Goodbye», 2005; «Der Spiegel von Venedig», 2005/06, etc.). L'époque, marquée par les événements du début du millénaire (attaques du 11 septembre 2001 notamment), est reflétée dans ses travaux qui abordent les notions de monstruosité, de violence, de torture et de cruauté sur un mode absurde, grotesque ou morbide. Buetti se détourne des questions d'apparence pour sonder les comportements psychologiques et les émotions de l'être humain.
Sa récente série photographique («Oh Boy oh Boy», dès 2010) réunit en quelque sorte l'esthétique glamour des travaux des années 1990 et la gravité des sujets des années 2000. L'artiste utilise des images de torture (notamment des clichés de la prison d'Abou Ghraib) qu'il décompose et colle sur des feuilles de verre acrylique et qu'il découpe au laser. À l'aide de l'ordinateur, Buetti crée ensuite des scènes multicolores qui sont parfois méconnaissables, voire abstraites. Le résultat final fait l'effet de vitraux d'églises ou de mosaïques byzantines, dont les silhouettes rappellent parfois des saints chrétiens.

1992, Zürich, Schule für Gestaltung, Förderpreis.

1991, Stadt Zürich, Kunststipendium.
1991-92, Berlin, Internationales Atelierprogramm des Künstlerhauses Bethanien, Stipendium.
1992, Scuol-Nairs, Stiftung Binz 39, Sommeratelier.
1993, Paris, Cité Internationale des Arts, Stipendium.
1993, Berlin, Werkstipendium.
1993, Schöppingen, Land NRW für das Künstlerdorf, Stipendium.
1994, Berlin, Senat für kulturelle Angelegenheiten, Stipendium.
1994-95, Stadt Zürich, Atelierstipendium New York.

Literatur & Quellen

Ausstellungen

Orte